Le facteur chance
Comme promis il y a peu, le facteur fait son grand retour. Sa musette de cuir en bandoulière et son jaune vélo. Un petit carton coincé dans les rayons pour pétarader un poil. Mais ce n’est pas un moteur de mob qu’on entend ainsi dans le brouillard matinal, c’est un fracassant roulement de tambour à entendre à perte de loin, si énorme qu’on se demande si ce n’est pas le lion qui rugit dans sa savane au chocolat. Mais non, le cirque aujourd’hui, c’est sans le lion. Le cirque aujourd’hui, c’est Pic. En tout cas, c’est notre cirque à nous. Sous notre grandiose et énorme chapiteau avec ses enfilées de gradins en bois, son sol repeint de noir, ses coursives secrètes et sa toile au son travaillé parce qu’on est un orchestre de musique. C’est Pic à la Grainerie, quasi Toulouse. Notre rouge petit chapiteau bar, dressé non loin en compadre pour s’y chauffer les miches, et vous y voir dessous l’avant l’après.
C’est décembre et déjà les dernières. On dirait qu’on vient de commencer, mais ce n’est qu’illusion. Derrière nous : une soixantaine de représentations déroulées, rêvées, applaudies ou suées froides. Des milliers de spectateurs de partout aux yeux ouverts. Du plaisir au petit et à l’énorme. Oui, un énorme truc à jouer, mais encore plus à déplacer… et à placer (c’est pour ça qu’on s’arrête, aller…).
Alors voilà un chant du coq en fanfaronnade. Les dernières de Pic. Toute une équipe au souvenir de ces aventures, combien de gens ? Quarante, cinquante, soixante ? De la fabrication de l’ustensile d’acier au remplacement de dernière minute pour chute fatidique. Une équipe d’épopée. Certains ont acheté des caravanes, pour se blottir ensemble au creux du pourtour de la toile jaune et rouge. D’autres ont escaladé des montagnes, un casque de plastique moche écrasant leurs boucles blondes, les muscles tétanisés par la grimpe.
Quand d’autres, inspirés par ces aventures de cirque cru ont inventé un drôle d’ovni en musique. Elles et ils sont sept. Une petite forme ! (hum comparé à Pic) Compositions décalées pour manuel de survie sur une piste de 8m autour d’un arbre de métal. Parce que les fins sont aussi des nouveaux commencements, Cosmo*phonie, en avant-première d’une création à sortir en juin 2025, ouvre le bal de la Place au Chap.
Alors oui, on vous fourre du papier inutile plein la boîte, des enveloppes toujours trop épaisses pour des bafouilles qui n’en finissent pas… mais comment dire en deux mots qu’on se réjouirait de vous voir présents présentes pour ces dernières, de cette fin novembre jusqu’à l’avant Noël.
(Et si déjà vous y venez, quittez prématurément, prenez une tente comme en été, il s’y dansera forro, trois jours quasi non stop sous notre toile. Festival de préambule tout en énergie à partager… )